Publié le 23.08.2022 à 11h10 par Arnaud Nicolas Mawel
L’ouverture officielle de la campagne de neuf jours a lieu ce mardi 23 août 2022 à Bertoua, capitale régionale de l’Est. C’est parti pour neuf jours de sensibilisation contre les pratiques de corruption en milieu scolaire au Camerounµ. « La Commission nationale anti-corruption (Conac) s’est rendue compte que la rentrée scolaire est un moment de grande corruption. Et ce, notamment, en ce qui concerne les recrutements, les transferts des élèves d’un établissement à un autre », déclare président de la Conac, sur le Poste national de la Crtv ce mardi 23 août 2022.
Les recrutements, transferts et inscriptions sont en cours. Selon Dieudonné Massi Gams, « on s’est rendu compte que la période de veille de rentrée était plus indiquée pour mener une campagne afin de sensibiliser la communauté à éviter les axes de corruption pendant ces moments ». Jusqu’au 30 août prochain, les équipes de la Commission vont sillonner les régions pour porter le message à la communauté éducative. Les outils utilisés seront le téléphone, des affiches, des stickers, des interpellations au niveau de chaque établissement et tous les responsables.
Cette campagne qui est déployée depuis des années porte des fruits selon le président de la Commission. Elle permet de mobiliser les enseignants, les parents et les élèves afin qu’ils se évitent les actes de corruption. Il s’agit des blocages que les enseignants créent pour empêcher les citoyens de bénéficier de la gratuité de l’enseignement, le retard dans la préparation et l’acheminement des paquets minimums.
A en croire Dieudonné Massi Gams, d’autres formes de corruption en milieu scolaire sont « la falsification des notes, le problème des notes sexuellement transmissibles. Il y a aussi l’influence de certaines personnalités qui voudraient que leurs enfants soient recrutés là où ils ne devraient pas être recrutés… », révèle-t-il. Face à ces mentalités persistantes en milieu scolaire, la Conac n’entend pas baisser les bras.
« La maladie vient au galop et s’en va au trot. Nous pensons qu’au moins ce que nous sommes en train de faire ne concerne pas seulement cette rentrée. Mais c’est une perpétuelle action qui va être menée. D’autant plus que la Conac a déjà mis en place dans les établissements les clubs d’intégrité pour le suivi dans les écoles, dans les établissements et même les universités », affirme le président.
Même si les habitudes sont difficiles à rectifier, la Commission est optimiste. « A force de forger on devient forgeron. Les Africains savent aussi dire qu’il faut battre davantage l’enclume. Et vous savez, répéter est l’art de l’enseignement. Plus on va insister, plus on va enseigner plus on va éduquer, plus on va y revenir, plus la corruption va reculer dans toutes nos structures et en particulier au niveau scolaire », prévoit Dieudonné Massi Gams.