S.D. Ibouili: « J'ai Fait Plus D'une Semaine De Torture, Au Moment De Signer, Je N'avais Plus Le Temps De Lire Les PV »

Les incohérences relevées par Me Martial Dibangoyi Loundou, en lien avec les procès-verbaux dressés contre Stany Dimitri Ibouili et le rapport de l’examen gynécologique, amènent à se poser la question de la fiabilité des enquêtes préliminaires dans la procédure pénale, au niveau des Officiers de police judiciaire (OPJ). Car, comment comprendre, par exemple, qu’un procès-verbal d’enquête préliminaire puisse ne porter que la seule signature de l’enquêteur et pas celle du suspect en garde à vue ?

De plus, le fait que, lors de la comparution devant le juge d’instruction et à la barre, un accusé réfute les déclarations d’abord faites en enquête préliminaire, pourrait laisser penser qu’elles seraient dues à des actes de torture. Ce qui, vraisemblablement par pur instinct de survie, pousserait certains auteurs présumés d’actes infractionnels à les accepter et à signer les procès-verbaux comportant des propos attribués, quand bien même ils ne les auraient pas commis. À la barre, lundi dernier, Stany Dimitri Ibouili a nié tous les faits à lui reprochés. Indiquant, de façon cohérente, avoir signé des procès-verbaux sans les avoir lus au préalable.

« J’ai fait plus d’une semaine de torture, c’est pour cela que, au moment de signer certains procès-verbaux, je n’avais plus le temps de lire », a déclaré l’accusé. Des déclarations suffisantes pour son conseil, qui a alors plaidé, à titre principal, le doute, au regard des preuves très discutables contre son client. On peut, aujourd’hui, mieux comprendre pourquoi, lors de la série de séminaires qu’il vient d’initier à l’intention des OPJ de sa zone de compétence, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville avait insisté sur la qualité de leurs enquêtes. D’autant que, si elles sont biaisées, les avocats en profitent pour accabler les magistrats au cours des audiences.

G.R.M

Libreville/Gabon

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