En présence du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, l’audience solennelle de rentrée judiciaire des cours et tribunaux s’est tenue le 10 octobre au Palais de justice de Libreville. Elle a été marquée par l’installation du nouveau Premier président du Conseil d’État et du nouveau Commissaire général à la loi qui ont rappelé aux magistrats la nécessité de se conformer aux principes d’éthique et de déontologie dans le rendu de leurs décisions.
Au Gabon où la justice est à tort ou à raison accusée d’être aux ordres, le nouveau Premier président du Conseil d’État (Jean Paul Komanda) et le nouveau Commissaire général à la loi (Anita Edwige Mebiame épse Koumbi Guiyedi) installés lors de la rentrée judiciaire du 10 octobre au Palais de justice de Libreville, ont rappelé aux magistrats la nécessité de se conformer aux principes éthiques et déontologiques dans l’exercice de leurs fonctions. Si dans leurs réquisitions, l’un et l’autre ont regretté certaines déviances au sein du corps de la magistrature, Anita Edwige Koumbi Guiyedi a rappelé que «la justice est rendue au nom du peuple gabonais par la Cour constitutionnelle, les juridictions de l’ordre judiciaire, les juridictions de l’ordre financier, la Haute cour de justice et les autres juridictions d’exception».
Si elle se basait là, sur dispositions de l’article 67 de la Constitution gabonaise, elle a indiqué que «le juge ne tient pas sa légitimité d’une élection, mais du peuple souverain». Une manière pour elle de rappeler aux justiciers leur devoir d’indépendance qui, croit-elle savoir, «n’est pas un privilège pour le juge, mais un devoir envers lui-même et le peuple». «Rendue au nom du peuple gabonais, la justice ne saurait se soustraire aux exigences de recevabilité propres à toute démocratie, car elle doit garantir au quotidien les libertés individuelles, les libertés publiques et l’État de droit tel que conféré par le peuple de qui elle tire son pouvoir», a-t-elle prononcé en accord avec Jean Paul Komanda.
«Il nous est recommandé en toutes circonstances, d’adopter un comportement respectueux de la loi et compatible avec la dignité, qui s’attache à l’exercice de nos fonctions. Notamment en nous abstenant de toute attitude de nature à rejeter le discrédit sur celles-ci», a-t-il déclaré. «Nous devons ainsi veiller aux relations que nous entretenons, tant dans le cadre professionnel que dans le cadre privé», a poursuivi Jean Paul Kamanda qui a relevé les exigences auxquelles sont soumis les magistrats. Entre autres, probité, intégrité, loyauté, disponibilité pour leurs fonctions, discrétion professionnelle et «attachement du service rendu aux justiciables».
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