Le siège d’Afriland First Bank (AFB) à Kinshasa, en RDC, le 19 avril 2021. © Ashley Gilbertson / VII Photo/ REA.
Après la faillite de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac) qui l’avait ébranlée en 2016, le secteur bancaire congolais est-il en train de vivre une nouvelle crise ? L’affaire qui secoue Afriland First Bank CD depuis quelques semaines en RDC a un air de déjà-vu. Le 20 juin, la Banque centrale du Congo (BCC) a annoncé la mise en place d’un comité d’administration provisoire pour assurer le redressement de la filiale congolaise du groupe Afriland First Group (AFG), propriété de l’homme d’affaires camerounais Paul Kammogne Fokam.
« Le conseil d’administration et la direction générale de cette banque sont dessaisis de leurs pouvoirs de gestion, à dater du 20 juin 2022 », écrit la Banque centrale dans la note au public qu’elle a diffusée le même jour. Un comité d’administration provisoire, composé d’un président et six membres, a été chargé « d’assurer la gestion courante de la banque et de présenter dans un délai de 180 jours un plan de redressement », peut-on encore lire dans le communiqué.
À Lire Cameroun : au cœur du système de l’influent banquier Paul Fokam « Crise multidimensionnelle » Quelques jours plus tôt, lors du conseil des ministres du 3 juin, Nicolas Kazadi (aux Finances) a présenté un rapport évoquant une « crise multidimensionnelle » au sein d’Afriland First Bank CD. Depuis, le gouvernement de la RDC a demandé à la Banque centrale du pays de prendre les « dispositions nécessaires pour protéger la stabilité du système bancaire et l’épargne du public dans les meilleurs délais ».
Ce que les uns appellent désormais l’affaire Afriland First Bank CD à Kinshasa est une profonde crise qui n’a certainement pas encore révélé tous ses secrets. Et qui se traduit aujourd’hui par plusieurs conflits. D’un côté, la BCC – qui joue également le rôle de régulateur du secteur – et des actionnaires majoritaires de l’établissement s’opposent dans un bras de fer juridico-administratif. De l’autre, les actionnaires minoritaires sont vent debout contre les actionnaires majoritaires qu’ils accusent « d’actes infractionnels ».
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