Publié le 28.09.2022 à 23h18 par APA News
Ce forum qui se déroule du 28 au 29 septembre 2022 vise à explorer les opportunités de financement en particulier vert ou climatique pour accélérer la transition énergétique par le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.Le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie Mamadou Sangafowa, a procédé mercredi au siège du Patronat ivoirien, à l’ouverture officielle du 3e Forum de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en Afrique.
Cet espace de réflexion et d’échanges devrait permettre aux experts du secteur, aux partenaires au développement et aux organisations internationales de s’interroger sur les modèles économiques afin de promouvoir l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
Suite à l’accord de Paris, la Côte d’Ivoire, l’un des 11 pays de la planète à avoir pris des engagements à l’effet de réduire les émissions de gaz à effet de Serre, envisage de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30,41% et d’atteindre un mix énergétique de 45% d’énergies renouvelables en 2030.
Aujourd’hui, d’importants investissements ont été réalisés sur les infrastructures de transport et de distribution, faisant passer le rendement du système électrique national de 71,25% en 2011 à 83,67 % en 2021.
Pour le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, les secteurs public et privé doivent poursuivre la réflexion sur la mise en place des mesures d’incitation règlementaire ou fiscale pour booster cette transition énergétique.
Le directeur exécutif de Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (ECREEE) de la Cedeao, M. Francis Semporé, a annoncé que sa structure compte soumettre aux instances de l’organisation en fin d’année le projet d’hydrogène vert pour que la région dispose d’une politique sur cette thématique.
L’hydrogène vert est le dihydrogène fabriqué de manière décarbonée. Selon les experts, l’hydrogène fabriqué à partir d’un processus d’électrolyse de l’eau est dit vert si ce dernier est réalisé à partir d’électricité renouvelable.
L’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (ASEA) fait observer que la transition énergétique est mise au défi par les conditions climatiques qui affectent les énergies renouvelables solaires, éoliennes et hydrauliques dans certaines régions du continent.
Le dernier rapport du Forum économique mondial mentionne que « le gaz naturel sera nécessaire au cours des 20 prochaines années pour soutenir les économies, le niveau de vie et la santé publique de la population ».
Les données de l’ASEA indiquent qu’en dix ans, le Maroc, un exemple en Afrique, a doublé sa capacité du renouvelable et la part de l’éolienne et du solaire est passée de 4,4% en 2009 à 20% en 2020. La part totale des énergies renouvelables dans le mix énergétique est d’environ 38% en 2020.
L’Afrique est le continent le moins connecté à l’énergie avec plus de 600 millions de personnes sans énergie, soit 43% de la population à fin 2021. M. Stéphane Aka-Anghui, représentant le président de la Cgeci (Patronat ivoirien), M. Jean-Marie Ackah, relevé que ces assises visent la mobilisation de nouveaux moyens, tels les financements verts innovants.
Pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de l’Afrique, il faudrait selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), plus que doubler les investissements dans le secteur de l’énergie au cours de cette décennie ; ce qui les porterait à plus de 190 milliards de dollars par an de 2026 à 2030, les deux tiers étant consacrés aux énergies propres.
La part des investissements énergétiques dans le Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique passerait dans ce scénario à 6 % en 2026-30, soit un peu plus que la moyenne des économies émergentes et en développement.