Publié le 05.08.2022 à 10h08 par Esther Fossi
Dans une correspondance adressée le 1er août 2022 au gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le président du Conseil d’administration (PCA) de la banque ordonne la suspension du processus de recrutement de cadres d’encadrement supérieur. À travers une correspondance adressée à « Jeune Afrique », signée le 04 aout 2022 par Africsearch, le cabinet de recrutement donne sa version des faits.
« En réponse à l’article publié en ligne le 03 août 2022 par votre journal, relatif au concours de recrutement des Agents d’Encadrement Supérieur (AES) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), dans lequel le cabinet Africsearch a été cité, nous souhaitons apporter les précisions suivantes », a mentionné Africsearch dans sa lettre.
Le cabinet AfricSearch, indique que, selon l’appel d’offres qui lui a permis d’être le recruteur, il avait pour missions durant cette première phase, conformément au cahier de charges, « d’accomplir les tâches suivantes : concevoir les épreuves d’évaluation écrites pour les 4146 candidats présélectionnés par la BEAC ».
Aussi, « organiser et assurer le déroulement des épreuves écrites au siège et dans les six représentations de la BEAC ; procéder au dépouillement et à la correction des épreuves ; transmettre les résultats dans leur intégralité, des épreuves écrites au Gouvernement de la banque ».
Avec cet éclaircissement le cabinet tient à se laver du soupçon de népotisme qui actuellement salit la BEAC selon son PCA. « Nous tenons à porter à votre connaissance que tous les résultats ont été transmis par AfricSearch à la BEAC dans leur intégralité. La liste et le choix des candidats retenus pour la seconde phase de la mission ne figuraient pas dans notre mandat et ne sont pas du ressort du cabinet ».
Par ailleurs, « le dépouillement, la correction ainsi que la compilation des notes ont été effectuées dans la transparence, avec tout le professionnalisme dont notre cabinet a toujours fait montre dans la mise en œuvre de ses activités depuis 26 ans ».
Rappel
Le recrutement de 45 cadres supérieurs divise la BEAC. En effet, le président de l’UMAC, Hervé Ndoba cite les incidents significatifs qui sont de nature à altérer la crédibilité du concours de recrutement des agents de la BEAC.
Selon la présidence de l’UMAC, la publication des premiers résultats de ce concours fait apparaître des situations et exemples dont il est certain, du moins, qu’ils portent indubitablement et gravement préjudice à l’image de la BEAC.
Au vu de ces éléments, « je vous instruis de surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement », a écrit Hervé Ndoba dans sa correspondance.
Il va plus loin. « De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence », écrit le PCA au gouverneur de la BEAC.
Abbas Tolli avait réagi suite à cette sortie du PCA. « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.
Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.