Un des bâtiments du lycée professionnel d’Ileka abandonné à Moabi dans les hautes depuis 17 ans © Gabonactu.com
Les populations de la province de la Nyanga, plus précisément celles de Moabi, chef-lieu du département de Douigny en allant vers Rinanzala, dans le sud-ouest du Gabon, sont dans la désolation totale. Et pour cause ; le lycée professionnel d’Ileka construit il y a 17 ans est à l’abandon.
« Le projet avait été initié par le Ministre de la formation professionnelle de l’époque Pr Pierre André Kombila vers 2006 je crois. La continuité devrait être assurée par Séraphin Moundounga. Et à l’époque Ngoubou qui était ministre des hydrocarbures, avait donné son aval pour que le projet se fasse. Entre-temps Séraphin a par la suite, montré son mécontentement à cause du problème d’adduction en eau. Or, derrière les bâtiments en question se trouve une rivière. Pour moi y’avait pas problème à ce niveau puisqu’on pouvait la traiter », regrette le Maire sortant Joseph Mambundu Ma Mahindu.
Cela fait 17 ans que les seuls bâtiments sortis de terre, croupissent dans les hautes herbes. Ils sont devenus le repère par excellence des reptiles et autres rongeurs au point où, certains riverains n’hésitent pas à pratiquer la chasse dans ce site. Les murs déteignent, le plafond se désagrège progressivement, les salles de cours sont devenus le refuge des chauves-souris.
Voici à quoi est confronté ce lycée professionnel d’Ileka perdu dans la broussaille. Une insuffisance qui s’ajoute au lot de difficultés découlant de conditions d’apprentissage dans cette ville rurale située aux confins de la province de la Nyanga. Des hommes politiques peu soucieux du développement de la ville et du bien-être des populations, seraient à l’origine de cette action qui, selon certaines indiscrétions, s’apparente à de la sorcellerie.
Pour Loïc Nziengui, natif du coin soixantenaire, « c’est inacceptable que nos enfants aillent se former dans la province voisine de la Ngounié, principalement dans la ville de Mouila ; or, nous pouvons avoir un lycée professionnel digne de ce nom qui aurait profité à nos enfants. Tout ceci à cause de la politique ».
Le lycée professionnel d’Ileka avait été présenté au moment de sa création comme un des fleurons de l’enseignement professionnel dans cette partie du pays. Il était censé dans ses missions, combler le déficit en formation professionnelles des futurs jeunes techniciens très recherchés sur le marché local.
Antoine Relaxe