Le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), Nestor Mbou, a invité les leaders des confessions religieuses installées au Gabon à un partenariat privilégié pour la lutte contre la corruption dans sa dimension morale.
Pour espérer lutter efficacement contre la corruption et enrichissement illicite, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) a appelé le 11 juillet, à l’occasion de la célébration de la journée africaine de lutte contre la corruption, les confessions religieuses à s’impliquer dans la lutte contre la corruption, non pas d’un point de vue criminel, mais davantage moral.
En présence de la représentante de l’Union africaine auprès de la CEEAC, le Dr Hortense Nguema Okome, des échanges ont été ouverts à cette occasion, réunissant les représentants de l’archidiocèse de Libreville, des communautés musulmanes, de l’Église évangélique et des Églises dites du réveil. La CNLCEI attend de ces derniers qu’ils s’approprient à travers leurs prêches, la mission de porter le message de la stigmatisation de la corruption sous tous ses aspects.
«L’homme de Dieu tel que l’on vous désigne communément, vous êtes les médecins des âmes et des esprits ainsi que la caution morale de toute société. A ce titre, nous sommes convaincus que votre discours au sein de vos assemblées respectives pourrait être un vecteur de vulgarisation de pratiques vertueuses de bonne gouvernance et de gestion orthodoxe de la chose publique. Il s’agira de sensibiliser et d’éduquer la famille, socle de notre vie sociale avec un accent particulier pour notre jeunesse porteuse de nos espoirs d’avenir. Votre remarquable implantation géographique à travers le territoire nous semble un gage d’efficacité de cette approche », a déclaré le président de la CNLCEI, Nestor Mbou.
Le vicaire général de l’archidiocèse de Libreville, Ruffin Ngoubou, et ses confrères dans la foi, ont marqué leur disponibilité à amplifier la sensibilisation au sein de leurs différentes chapelles. «Nous sommes favorables à cette invitation puisqu’en tant que confession religieuse et acteur moral, nous faisons déjà ce travail sur le terrain. Il s’agirait ici d’amplifier ce travail en collaboration avec cette commission, pour éradiquer cette gangrène de notre pays. Les confessions religieuses atteignent toutes les couches de la société », a-t-il assuré.
La corruption, en particulier la corruption de haut niveau et la grande corruption, constitue un obstacle important à la gouvernance démocratique, à la protection des droits de l’homme et au développement durable en Afrique. Consciente de cette menace, l’Union africaine a adopté la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (CUAPLC) à Maputo, au Mozambique en 2017, et le 11 juillet comme la Journée africaine de lutte contre la corruption.
« La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a une importance au niveau de la Commission africaine depuis l’adoption de la Convention de Maputo et de sa mise en œuvre. Cette mise en œuvre est palpable, puisque la plupart des États membres ont procédé à la création et à la mise en place des commissions nationales de lutte contre l’enrichissement illicite et c’est le cas fort heureusement du Gabon qui s’est doté de cet instrument et dont le fonctionnement est très dynamique et qui a voulu magnifier cette thématique avec la rencontre de ce jour », a déclaré le Dr Hortense Nguema Okome.
Selon l’Indice de perception de la corruption 2021 de Transparency International, au Gabon la situation de la corruption et de l’enrichissement illicite demeure endémique, le pays se classe à la 124e place mondiale, avec un score de 31/100.
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