Comptant parmi les écrivains gabonais les plus prolifiques, Éric Joël Békalé a fait sa rentrée littéraire le 26 octobre à Libreville. A l’amphithéâtre de la Maison Georges Rawiri, siège de Gabon Télévisions, l’auteur de «Recueil de citations littéraires et philosophiques de la littérature gabonaise» et de «Libreville, mon amour» a reçu ses pairs parmi lesquels deux Grands prix littéraires d’Afrique noire, Kangni Alem et Eugène Ebodé, mais aussi une grosse pointure de la littérature francophone, l’expert international en art d’Afrique, poète et écrivain, Pierre Amrouche.
S’il est de tradition, dans d’autres pays, de lancer les rentrées littéraires par des événements bien huilés, mis en musique par les maisons d’édition, le Gabon se lance timidement dans ce processus mettant en exergue ses hommes de lettres. Pour preuve, l’écrivain gabonais, Éric Joël Bekalé, a fait le 26 octobre sa rentrée littéraire, sur fonds propres, certes avec le soutien du ministère des Arts et de la Culture et l’accompagnement de Gabon Première. Une occasion ayant réuni à Libreville, une belle brochette de femmes et d’hommes d’art, des lettres et de culture.
«Aujourd’hui, Je fais ma toute première édition de «Eric Joël Békalé» fait sa rentrée littéraire. C’est l’occasion pour moi de parler de moi et de mes livres, mais aussi de pouvoir poser quelques problématiques liées à la vie du livre, à sa circulation, mais surtout à la considération que l’on devrait avoir envers les livres et envers les écrivains», a fait savoir l’auteur de «Le mystère de Rose». Cette rentrée littéraire constitue, selon lui, une opportunité, une occasion donnée pour parler des littératures, mais aussi de tous les autres écrivains.
Pour cette première édition, l’auteur de «Sur les traces de mon père» a fait appel à de grands noms de la littérature africaine, voire mondiale. Le Togolais Kangni Alem, le Camerounais Eugène Ebodé et le Franco-algérien Pierre Amrouche ont apporté une touche internationale à ce rendez-vous, aux côté des auteurs gabonais, Justine Mintsa, Honorine Ngou, Sylvie Ntsame, Parfaite Ollame ou encore les artistes tels que Martin Rompavet et le talentueux peintre Maître Minko Mi Nze.
«Trente ans d’écriture, c’est un peu trente ans de galère»
Autour du livre, les panélistes ont échangé sur plusieurs questions dont le rôle de l’écrivain dans la cité, la conservation et la restitution des œuvres d’art, l’enseignement de la littérature gabonaise, la langue d’écriture, l’écrivain et la politique ou encore la diplomatie culturelle. Des thèmes ayant permis des commentaires édifiants sur les positions des uns et des autres sur ces sujets de «notre temps».
Après trente années de carrière dans la littérature, c’est bien la première rentrée littéraire d’Eric Joël Békalé. «L’enfantement n’a pas toujours été facile. Vous savez que sous d’autres cieux, être écrivain est un métier. De nombreuses personnes vivent de leur activité d’écrivain comme d’autres d’ailleurs qui sont des auteurs-compositeurs, je veux parler des musiciens, vivent de leur art. Malheureusement chez nous, ce n’est pas le cas», a-t-il regretté.
Il renchérit : «nos œuvres ne circulent pas correctement parce qu’on ne les commande pas. On ne les achète pas. Vous connaissez le débat actuel concernant les droits d’auteur et le statut de l’artiste. Ces deux projets, extrêmement importants pour nous, n’ont toujours pas abouti au niveau du gouvernement et du parlement. Ce qui fait en sorte malheureusement notre précarité».
En trente années de carrière, il estime que «trente ans d’écriture, c’est un peu trente ans de galère». Ce rendez-vous culturel a réuni également les enseignants d’universités, des lycées et collèges, les chercheurs, ainsi que les journalistes autour d’exposition des œuvres littéraires.
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