Premier pays en Afrique à recevoir des fonds pour protéger la capacité de ses forêts à absorber le carbone pour réduire la déforestation, avec un premier paiement de 17 millions de dollars de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale, le Gabon vise à créer 187 millions de crédits carbone, dont près de la moitié pourraient être vendus sur le marché des compensations. Une ambition qui s’avérerait être la plus grande émission de l’histoire.
En prélude à la Conférences des Nations unies sur les changements climatiques à Charm el-Cheikh en novembre prochaine, le Gabon envisage de créer 187 millions de crédits carbone, dont près de la moitié pourraient être vendus sur le marché des compensations. Ce nombre pourrait valoir environ 291 millions de dollars sur la base du prix moyen de projets similaires calculé par Allied Offsets, un fournisseur de données sur les compensations carbone.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Environnement, Lee-White, la semaine dernière en marge d’une réunion du groupe des nations du Commonwealth au Rwanda. Selon nos confrères de Bloomberg, qui ont révélé l’information, une émission aussi importante, si elle était réalisée en une seule fois, elle pourrait inonder le marché d’un milliard de dollars. «Ce qui serait la plus grande émission de l’histoire».
«Les crédits carbone arriveront probablement sur le marché juste avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) prévue en novembre en Égypte. Quatre-vingt-dix millions seront vendus et des mécanismes non–marchands seront utilisés pour le solde», a déclaré le ministre de l’Environnement.
Le gouvernement gabonais travaille avec le mécanisme REDD+ de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour créer ces crédits carbone qui sont des jetons représentant une tonne de dioxyde de carbone qui réchauffe le climat et qui est réduite, supprimée ou non ajoutée à l’atmosphère. Les entreprises les utilisent pour compenser leurs propres émissions. Ils peuvent être négociés sur le marché international pour les instruments ou les entreprises peuvent investir dans des projets pour les produire elles-mêmes.
La forêt du bassin du Congo envoie des précipitations au Sahel, en Éthiopie et au-delà, et une chute des précipitations ailleurs pourrait déstabiliser certaines parties de l’Afrique. Pour le Professeur Lee-White, préserver les forêts est «presque une responsabilité morale» et une question de sécurité nationale. Les 88% du couvert forestier gabonais font partie du bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie.
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