Rose Christiane Ossouka Raponda, Premier ministre du Gabon doit être mis en examen. Son ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong doit démissionner pour mauvaise gestions des fonds mobilisés par le Gabon pour lutter contre la pandémie du Covid 19, a exigé vendredi dans une conférence de presse les leaders de la société civile réunis au sein d’un mouvement appelé COPIL Citoyen.
Le COPIL Citoyen exige la tête du Premier ministre parce qu’elle a assuré la coordination de la lutte contre la pandémie. Sa responsabilité personnelle est engagée suite à la gestion « chaotique » marquée par les détournements, la surfacturation, la concussion et l’amateurisme pour faire disparaître l’argent public, a expliqué Geofroy Foumbou Lebika Makosso, porte parole du COPIL Citoyen.
Le ministre de la Santé pour sa part est personnellement épinglé par la société civile pour un achat de 890 000 doses de vaccins Covid pour une somme de plus de 4 milliards de FCFA alors que durant la période le Gabon a réceptionné plusieurs dons de doses de la part de la Chine, du mécanisme Covax, de la France et des USA.
Le COPIL Citoyen qui dit avoir compulsé plusieurs documents officiels disponibles dans le site web du ministère de l’Economie n’a pas trouvé les traces de livraison de ces 890 000 doses de vaccin. Le ministre est aussi accusé de surfacturation.
Gèle de 104 milliards de FCFA
« Il doit démissionner pour se mettre à la disposition de la justice et organiser sa défense », a insisté M. Foumboula Lebika Makosso.
Vendredi, le COPIL Citoyen a commenté le rapport sur la gestion des fonds Covid publié le 16 juin par le cabinet d’audit international Deloitte à la demande du gouvernement mis sous pression par le FMI.
« Le gouvernement a caché les documents et l’audit n’a porté que sur 10% des sommes reçues », a déploré le porte parole du COPIL.
Le Gabon a reçu du FMI un total de 177 millions de dollars soir 304 milliards de FCFA mais l’audit de Deloitte ne concerne que 54 milliards de FCFA. « Pourquoi cette restriction », s’est-il interrogé d’où la décision du COPIL Citoyen de demander au FMI de ne pas débloquer la somme de 104 milliards de FCFA attendue par le Gabon dès juillet prochain. La société civile pointe un déficit de transparence des fonds.
Camille Boussoughou