Le Cameroun Va à L’assaut Des 3500 Centres De Santé Clandestins

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Publié le 30.07.2022 à 15h59 par Emile Zola Ndé Tchoussi

Malgré les actions menées par le ministère de la Santé publique pour assainir le secteur, plus 3500 sans-papiers sont toujours en activité à travers le pays, en ville comme en campagne. Pas de plaque à l’entrée. Juste une petite mention avec de la craie sur un mur. Le Centre de santé Orly au quartier Etam-Bafia à Yaoundé est un cas particulier. Il est en contrebas d’une maison d’habitation. A l’intérieur, le visiteur tombe d’abord dans une salle de séjour. Les chambres à coucher sont toutes occupées. Il y a de l’activité à la cuisine. C’est au fond du couloir que l’on découvre enfin ce qui sert de Centre de Santé.

C’est une chambre. Un petit espace de consultation à l’extrême droite. Un lit de l’autre côté. Une table dénuée de tout confort destinée à l’accouchement. « C’est ici qu’on fait tout pour l’instant. Nous sommes ici provisoirement. La recherche d’un local tel que souhaité par le ministre de la Santé publique est en cours », explique Brigitte A, aide-soignante.

Sur la table de consultation, une vingtaine de carnets appartenant aux patients. Des riverains pour la plupart. Ils sont pris en charge par les deux personnels (aide-soignante, diplômé d’Etat) du centre de santé. « Nous recevons beaucoup de cas de paludisme, typhoïde et surtout les femmes enceintes. Car je suis aide-soignante et le propriétaire est diplômé d’Etat », souligne la dame.

Tout se gâte lorsqu’on fait allusion aux pièces à détenir pour fonctionner. « Nous ne faisons pas partie des clandestins. Nous avons une autorisation de fonctionner. Mon patron me l’a dit. D’ailleurs, ce centre existe depuis des années et je suis ici depuis trois ans », martèle la soignante. A quelques pas de là, le Centre de santé Premier secours n’est pas mieux loti.

Il occupe certes toute une maison d’habitation, mais l’espace, ce qui sert de matériel de prise en charge semble être d’une époque. Ici également, l’on dit être en règle avec l’administration. « Si ce n’était pas le cas, on allait fonctionner pendant 15 ans comment ? », demande l’infirmière de service.

A en croire Cameroon tribune, de tels centres de santé fonctionnent dans la ville de Yaoundé depuis des années. A Mendong, Mimboman, Essos, Ekounou, Omnisports entre autres, on en trouve. En toute clandestinité pour la plupart, ils redonnent la santé à certains, pendant que d’autres patients voient leur situation s’aggraver. Si la majorité exerce dans la promiscuité, quelques-uns sortent du lot et ont des locaux et des équipements « acceptables » dans leurs laboratoires.

Au sujet de l’obtention des autorisations requises, Edison Ndinkeh, chef du Health Center Glory of God à Anguissa, indique qu’il ne s’agit pas d’une partie de plaisir. «Des équipes venaient du district de  santé de Nkolndongo. Je leur ai donné ce qu’elles voulaient, après elles ont disparu. C’est au bout de deux ans de démarches que j’ai eu mes papiers», fait-il savoir, et la source ajoute qu’elle n’a pas attendu l’autorisation de création.

« Il nous a été dit que si après trois mois nous n’avons pas de signe, nous pouvons ouvrir une structure », affirme-t-elle. Si certains se contentent d’ouvrir au mépris des procédures à suivre, d’autres semblent buter sur certaines difficultés. La vaste campagne d’assainissement annoncée par le ministre de la Santé publique pourrait-elle venir à bout de ces opérateurs illégaux ?

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