Ayant pourtant reçu au préalable le permis de communiquer délivré par le tribunal censé leur donner accès aux détenus, deux acteurs de la société civile gabonaise défenseurs des droits de l’homme parmi les plus véhéments, Marc Ona Essangui et Georges Mpaga, ont été empêchés de voir Brice Laccruche Alihanga, Bertrand Zibi et d’autres détenus dits d’opinion mardi à la prison centrale de Libreville. Y aurait-il des choses à leur cacher concernant ces prisonniers dont l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo que l’on dit mal en point depuis plusieurs mois ?
Prévue pour le mardi 21 juin en matinée, la visite de Marc Ona Essangui et Georges Mpaga à la prison centrale de Libreville n’a pas eu lieu. Le représentant du REDHAC au Gabon et le président du ROLBG ont été empêchés par les responsables de la maison d’arrêt d’accéder à Bertrand Zibi Abeghe, Jean Remy Yama et Brice Laccruche Alihanga, les deux derniers avec lequel les deux leaders de la société civile gabonaise souhaitaient particulièrement s’entretenir pour juger de leur état de santé, alors que leurs avocats les disent gravement malades. Pour ce qui est de l’ancien directeur de cabinet du président de la République, il aurait été diagnostiqué d’un cancer en phase avancée.
Les deux visiteurs, défenseurs des droits de l’homme parmi les plus virulents, attestent pourtant avoir été à ce moment-là en possession de leur permis de communiquer délivré par le tribunal de Libreville. Ce qui aurait dû leur donner accès aux détenus. Aussi, sont-ils convaincus que l’administration pénitentiaire cherche à leur cacher des choses concernant ces prisonniers dits d’opinion.
«Au moment où de nombreuses informations attestent de l’aggravation de l’état de santé de plusieurs prisonniers politiques, singulièrement Brice Laccruche, Jean Remy Yama, suite à la torture et aux mauvais traitements qui leurs ont été infligés à la prison centrale de Libreville, cette interdiction confirme la volonté manifeste et délibérée des autorités gabonaises à violer les droits fondamentaux des prisonniers politiques au mépris de tous les principes des droits humains», ont-ils réagi dans un communiqué conjoint.
Le gouvernement indexé
Pour les deux leaders de la société civile gabonaise, le refus qui leur a été opposé mardi serait le fait du gouvernement qu’ils accusent de jouer un « rôle néfaste » dans la répression des prisonniers politiques qui seraient, selon eux, «victimes de tortures, de traitement inhumain et d’actes barbares, y compris les viols, les violences sexuelles et la privation des soins».
«Le régime d’Ali Bongo met toutes sortes d’obstacles en empêchant que les défenseurs des droits de l’homme puissent avoir accès aux prisonniers politiques. Il s’agit ici, d’une volonté du gouvernement gabonais dont le but inavoué est de dissimuler la réalité sur la santé des prisonniers politiques.»
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