La Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin, a été l’occasion pour la prison centrale de Libreville d’accueillir, ce 17 juin, les manifestations officielles visant à rehausser et à commémorer cette date. Autour du thème, «élimination des pratiques néfastes affectant les enfants» et de la thématique nationale : «pour un nouveau départ de l’enfant en conflit avec la loi», les détenus mineurs de la prison centrale de Libreville ont été mis à contribution pour cet événement.
En souvenir du massacre des enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du sud) par le pouvoir de l’apartheid, le 16 juin 1976, l’Afrique célèbre depuis le 11 juin 1991 la Journée de l’enfant africain. Une initiative de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), la devancière l’Union africaine (UA) visant à dire «plus jamais ça». Cette année, au Gabon, la prison centrale de Libreville a abrité les activités avec la mise en évidence des enfants détenus, à l’initiative du ministère de la Justice.
Présidée par le Secrétaire général du ministère de la Justice, François Mangari, cette journée a été l’occasion de mettre en avant ces enfants en conflit avec la loi, «le plus souvent des laissés pour compte». Car, l’article 47 du Code de l’enfant, tel que rappelé par le directeur des Affaires sociales et de l’Assistance judiciaire, Linda Bongo Ondimba, «sans distinction de l’enfant incarcéré ou en liberté, dispose que tout enfant a droit au repos et aux activités récréatives adaptées à son âge, notamment les loisirs et les jeux».
Collant à la thématique nationale, «pour un nouveau départ de l’enfant en conflit avec la loi», les enfants détenus ont livré d’excellentes prestations grâce à la prise en charge des travailleurs sociaux spécialisés du ministère de la Justice. Une manière de les amener «prendre conscience de leur déviance» afin qu’ils «changent de comportements».
Revenant sur la thématique annuelle, le Secrétaire général a fait savoir qu’elle a «pour objectif d’attirer l’attention de tous sur certaines pratiques culturelles et sociales qui existent encore sur le continent et qui causent aux enfants des préjudices physiques et moraux et les empêchent de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux». Comme pratiques, il cite notamment les viols, les harcèlements moral et sexuel, les violences en tous genres en milieu familial comme en milieu scolaire.
En conséquence, a-t-il fait savoir, cette journée est saisie par les autorités gabonaises pour réaffirmer leur plein engagement en faveur de la garantie de la protection des droits de tous et des enfants du Gabon. «Cet engagement s’est manifesté au cours des dernières années par l’adoption de divers instruments juridiques et la mise en place de nombreuses politiques publiques en faveur de leur bien-être et de leur protection», a jouté François Mangari.
Cependant, il note que beaucoup reste à faire, «et nos efforts doivent aller vers les plus vulnérables d’entre eux, notamment ceux qui, du fait des aléas de la vie se retrouvent très jeunes orphelins et à qui l’Etat et la société tout entière doivent apporter secours ; ceux qui vivent avec un handicap et pour lesquels nous devons mettre en place des conditions leur permettant de suivre une scolarité normale et de s’insérer dans la société».
Cette journée a été marquée par les animations artistiques et prestations scéniques faites par les enfants détenus. A travers une pièce de théâtre bien monté, ils ont mis en évidence le délit, l’arrestation et les étapes menant à l’incarcération des enfants en conflit avec la loi. Une affaire de sensibilisation, en un mot.
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