L’Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts, Anatole Moubogha, fonctionnaire au Ministère des Eaux et forêts, a dans une lettre ouverte très critique contre sa tutelle, imploré le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de limoger urgemment le Ministre des Eaux et Forêts, Pr Lee White, pour dit-il, sauvé le pilier « Gabon vert », gangrené par des malversations financières et une gestion calamiteuse des ressources forestières. Lecture.
« Lettre ouverte
À la Haute Attention de Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef suprême des Forces de Défense et de Sécurité.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
C’est en ma qualité de citoyen gabonais que je me permets ce jour, 18 octobre 2022 de vous adresser très respectueusement ces quelques lignes.
Je suis Anatole MOUBOGHA, Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts, en service dans cette administration sectorielle depuis le 1er août 1997. Je ne connais peut-être pas trop bien cette administration, mais une chose est sûre, je totalise tout de même vingt-cinq (25) ans au service des Eaux et Forêts.
Vous ne trouverez pas dans mon propos des gros mots flatteurs car Je ne suis ni un bon poète ni un bon écrivain, je suis celui qui parle simplement avec le cœur.
Excellence, Monsieur le Président de la République, vous disiez à l’entame de votre premier mandat à la tête de notre beau pays le Gabon je cite : « vous ne serez heureux que lorsque les gabonais le seront. »
De par votre pouvoir discrétionnaire de nomination, vous avez estimé bon de nommer à la tête de l’administration des Eaux et Forêts, Monsieur LEE WHITE, comme Ministre après avoir passé plus de dix (10) ans à diriger nos parcs nationaux.
Excellence, Monsieur le Président de la République, il n’existe pas au Gabon d’hommes mieux renseignés que vous. C’est donc dire que la confiance que vous avez placé en la personne de Monsieur LEE WHITE, l’a été à la suite de la mauvaise gestion de cette administration et j’en veux pour preuve le scandale du kévazingo qui a entrainé ce que l’on a appelé à l’époque « le kévazingogate » cette histoire qui a vu éclabousser à tort ou à raison, dans notre pays de hautes personnalités de notre République. Comme le stipule d’ailleurs clairement Monsieur Juan GOMEZ dans son reportage en date du 22 mai 2019 sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI), cette marque de confiance à l’endroit de Monsieur LEE WHITE, l’a été aussi certainement à la suite du constat fait par vous-même de la bonne gestion de nos parcs nationaux par ce dernier. En tout cas, je n’en doute pas.
Mais seulement, Excellence, Monsieur le Président de la République, comment comprendre qu’après que vous ayez mis votre confiance en LEE WHITE et son équipe ces grands technocrates avec pour mission première, je crois de redresser la maison Eau et Forêt, l’on enregistre encore dans cette maison une grève qui se trouve aujourd’hui sauf erreur de ma part suspendue et non levée, la plus longue grève d’ailleurs jamais connue dans cette administration ?
Comment comprendre Excellence, Monsieur le Président de la République, que les agents des Eaux et Forêts se trouvent aujourd’hui privés depuis plus de deux (2) trimestres de leur prime qui constitue pourtant un droit. Une prime qui se trouve aujourd’hui semble-t-il budgétisée ? mais seulement à ce qu’il se dit, vrai ou faux, le même compte pourtant prévu pour le paiement des primes des agents voit plutôt son décaissement en faveur d’un financement à répétition de certaines missions qui pourtant se trouvent déjà pris en compte par notre Trésor Public.
Comment comprendre Excellence, Monsieur le Président de la République, que les personnes qui ont été citées en justice, entendues et voire mises derrière les barreaux même si, c’est pour des faits non avérés, recouvrent leur liberté provisoire soit elle ou pas, et regagnent aisément et sans être inquiétées leurs postes de responsabilité quand je sais que parallèlement, certains responsables tels que certains Directeurs Provinciaux des Eaux et Forêts qui ont traversé les mêmes conditions, ont tout de suite perdu leurs postes de responsabilité.
Et voilà qu’aujourd’hui pour ne pas le citer, le Directeur Général des Forêts Monsieur Ghislain Moussavou, se trouve à nouveau indexé par un autre scandale, j’en veux pour preuve la publication faite sur sa page Facebook par BITOLI Valérie en date du 17 octobre 2022. Loin de moi ici l’idée de confirmer les faits qui lui sont reprochés dans cet article, mais J’ose seulement croire que tout ceci n’est que fake news.
A nos jours, les partenaires sociaux du Ministère des Eaux et Forêts n’ont de cesse de vous interpeller via leurs syndicats légalement reconnus, à l’effet selon eux de la gestion encore plus calamiteuse de l’administration des Eaux et Forêts. Voir la déclaration faite par le Secrétaire Général Adjoint du Syndicat National des Professionnels des Eaux et Forêts (SYNAPEF) en date du 16 août 2020 et la conférence de presse faite conjointement par le (SYNAPEF) et le Syndicat National des Gestionnaires des Ressources Naturelles (SYNAGREN) en date du 22 février 2021.
A tort ou à raison, l’agent des Eaux et Forêts et partant l’administration dans son ensemble voit aujourd’hui sa dignité ternie et son honneur bafoué à cause de certaines personnes à la moralité douteuse.
Excellence, Monsieur le Président de la République, après vingt-cinq (25) ans au service des Eaux et Forêts, croyez-moi, c’est certainement pas du fait de la maîtrise de cette administration mais c’est assurément par AMOUR pour cette belle et grande Administration que je viens très humblement auprès de votre Haute Autorité savoir s’il n’existe pas dans votre pouvoir discrétionnaire de nomination la possibilité de démettre, même à titre conservatoire un haut cadre de l’administration des Eaux et Forêts ? Si possibilité il y’a, alors je vous demande très respectueusement de démettre de leurs fonctions Monsieur LEE WHITE et son équipe si vous tenez et avez de l’AMOUR pour ce que vous avez appelé tout fièrement en 2010 « le Gabon vert ».
Anatole MOUBOGHA».