Par une note d’information publiée mardi dernier, le ministère de l’Éducation nationale chargé de la Formation civique fixe la date de la rentrée scolaire au premier lundi de septembre. Les vacances scolaires ne dureront donc que huit semaines. Prise sans concertation et sans pédagogie, cette décision de Camélia Ntoutoume-Leclercq suscite bien d’interrogations.
La question est incontournable et récurrente chez les parents d’élèves : pourquoi le ministère de l’Éducation veut-il raccourcir les vacances scolaires ? Entre enfance et préadolescence, la jeunesse scolarisée va-t-elle pouvoir supporter le poids de la fatigue non évacuée et tenir à ce rythme ? Même à l’Immeuble interministériel de Batterie IV, siège du ministère de l’Éducation nationale et de bien d’autres départements ministériels, cette annonce-surprise est critiquée. Des conseillers préférant garder l’anonymat disent ne pas comprendre cette «innovation». La troisième femme ministre de l’Éducation nationale (après Paulette Missambo et Ida Reteno Assonouet) a lancé là «une vraie-fausse bonne idée». Pour les gamins du primaire, «le repos a souvent été de deux mois et demi, sinon trois, et cela leur permettait de voyager, d’aller prendre de l’air en province ou à l’étranger, et ils en revenaient requinqués», note sur Facebook un enseignant.
Contestation de la décision et importance des vacances pour les enfants
En reprenant le 5 septembre, en effet, ils n’auront passé cette fois que huit semaines de «congés». Des parents d’élèves maugréent et contestent la décision ministérielle. «Beaucoup d’entre nous avaient cru que, comme d’habitude, les enfants repartiraient à l’école la dernière semaine du mois de septembre» affirme le vice-président d’une association de parents d’élèves des Charbonnages. Et celui-ci d’ajouter : «c’est une mauvaise décision, parce qu’elle est prise sans que nous n’ayons été saisis pour donner notre point de vue».
C’est pourtant connu de tous les spécialistes de l’éducation : les vacances participent à l’épanouissement des enfants. Après plusieurs mois à se réveiller souvent aux aurores, à courir à droite et à gauche et à n’avoir la tête que dans les cahiers, ils peuvent faire une pause, prendre l’air et évoluer momentanément dans un environnement différent de celui de leur quotidien scolaire. Un spécialiste des sciences de l’éducation rappelle que «les vacances scolaires ont un impact positif sur le développement des enfants. Elles permettent d’améliorer leur quotient intellectuel, leur créativité de même qu’elles permettent le renforcement des liens familiaux.»
Rentrée administrative en cinq jours
Même la rentrée administrative, qui se faisait en quinze jours, a été ramenée à une semaine. Elle est en effet prévue pour le 29 août 2022, tout juste une semaine avant la rentrée scolaire. Une semaine tout juste pour la préparation des classes, des emplois du temps, et pour les affectations des enseignants par classe. Peut-on sincèrement croire que tout sera mis en place en cinq jours ? L’agenda ne parait, en tout cas, pas réaliste. Camélia Ntoutoume-Leclercq ne devrait-elle pas demander à ses services de revoir cette note d’information ?
Autre récrimination faite au ministre : «la nomination non encore effective cette année des chefs d’établissement et de leurs collaborateurs. N’est-ce pas par-là que le ministre devait commencer ?», se demande un chef d’établissement qui ne sait à quelle sauce il sera «mangé». Dans l’entourage du ministre, on tempère cependant : «tout sera fait dans les prochains jours».
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