Visiblement exaspéré par les déviances policières au Gabon, le ministre de l’Intérieur s’est adressé le 3 août aux Forces de police nationale lors de leur rassemblement national. Après avoir dressé le chapelet de ces déviances, il a prôné une tolérance zéro à l’égard des agents véreux.
Lambert Matha s’adressant aux forces de police le 3 août. © Capture d’écran/Gabonreview
Le 3 août, le ministre de l’Intérieur a jugé opportun de s’adresser aux policiers pour leur remobilisation autour des valeurs cardinales que doit, dit-il, «refléter une police citoyenne face à la persistance d’actes répréhensibles». Visiblement exaspéré par les déviances policières, Lambert Noël Matha a dit exigé de la police un professionnalisme de tout instant et des comportements vertueux pour l’ensemble du personnel tant, il a relevé des incohérences avec cet idéal. «J’observe que des agents anticonformistes par leurs comportements délétères gangrènent vos rangs, écument les quartiers au moyen d’actes divers, d’exactions préjudiciables pour les populations alors que votre mission première principale est de les protéger», a-t-il déclaré.
Jugeant «inadmissible» ce genre de comportement, le ministre de l’Intérieur rappelle que des agents véreux ont fait l’objet de procédures disciplinaires ou judiciaires ayant abouti à des sanctions dont le blâme, la suspension de solde, l’incarcération voire la révocation. En fin 2021, a-t-il informé, les établissements carcéraux au Gabon comptaient 18 policiers dont 16 en détention provisoire et 2 condamnés.
Visiblement trop pour le ministre qui veut des comportements irréprochables. «Ces faits que j’évoque avec désolation sont bien connus de vous», a-t-il regretté, énumérant quelques-uns dont les rackets, intimidations, abus d’autorité, violences, viols et voie de fait. Ces actes, a-t-il déclaré, encouragent la méfiance, l’animosité des populations à l’égard de la police.
«Pour le président de la République, l’essor d’une police irréprochable reste une constante qui ne saurait s’accommoder d’actes ignobles et de délinquances notoires», a martelé Lambert Matha qui rappelle que les textes de la police permettent de réprimer les actes de déviances professionnelles identifiées. S’il espère que les policiers s’amendent, il invite les chefs à «une tolérance zéro sur l’ensemble des actes qui ternissent le corps de la police nationale».
«Il vous revient de les identifier rigoureusement et de leur réserver le sort disciplinaire le plus conforme au cadre réglementaire prévu», a-t-il dit à l’endroit des chefs. Le ministre de l’Intérieur voit en la tolérance zéro, l’espérance d’une police orthodoxe et professionnelle. Pour le 17 août, il veut des agents exemplaires. «J’espère avoir été bien entendu mais surtout bien compris», a-t-il prévenu.
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