Ce jeudi, le président du Haut commissariat de la République a officiellement remis au président de la République, Ali Bongo un rapport d’étape sur l’activité politique du Président de la République, 5 mois après la création de cette nouvelle institution considérée par les gabonais comme un « Sénat » bis.
Selon un très bref communiqué des services de la communication présidentielle « Ali Bongo Ondimba qui prône la cohésion sociale et le vivre ensemble a renouvelé à ses hôtes des instructions concernant l’implication de toutes les forces vives afin de construire une nation forte et indivisible ».
Le communiqué ne dit rien sur le contenu du rapport publié quasiment à un an de la prochaine élection présidentielle pour laquelle Ali Bongo n’exclut pas d’être candidat à sa propre succession.
Faut-il croire que ces hauts dignitaires de la République ont fait des suggestions à Ali Bongo sur le climat social marqué par la vie chère et le climat politique également marqué par des nombreuses frustrations notamment auprès des personnalités qui ont librement accepté la main tendue du président de la République de rassembler autour de lui tous les héritiers politiques d’Omar Bongo ?
Il y a aussi le revers de la médaille enregistré suite au procès des anciens proches collaborateurs du numéro un gabonais à savoir Ike Ngouoni (ancien porte parole du président de la République) et Christian Patrichi Tanasa (ancien conseiller politique du président de la République et surtout patron de la Compagnie nationale de pétrole). Ces deux anciennes figures du régime ont comparu devant la Cour criminelle spéciale où ils ont été forcés, malgré leur droit de réserve, de faire des révélations fracassantes sur le fonctionnement du cabinet présidentiel et surtout le système mafieux en place pour détourner les fonds publics.
Les membres du Haut commissariat de la République, tous ou presque d’anciens hauts dirigeants de la République, ont certainement fait des suggestions à leur chef hiérarchique sur le côté néfaste de ces procès au cours desquels la République a été déshabillée devant ses enfants.
Le Gabon étant « une maison de verre », le contenu de ce rapport ne manquera pas de fuiter soit sur les réseaux sociaux ou encore depuis les salons feutrés de la République. A croire aussi que le rapport pourrait être déterminant pour le remaniement de l’exécutif annoncé la semaine dernière tambours battant par la presse proche du pouvoir.
Camille Boussoughou