Publié le 15.09.2022 à 09h11 par Arnaud Nicolas Mawel
La cour d’appel du Centre a prévu ce jeudi 15 septembre 2022 le procès en appel des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). La mobilisation est celle des grands événements dans les rangs du parti que dirige Maurice Kamto. Les militants du MRC entendent soutenir jusqu’au bout leurs camarades Olivier Bibou Nissack, Alain Fogue et les 37 autres, interpellés dans le cadre des marches dites pacifiques du 22 septembre 2020. Ils ont été jugés les 27 et 28 décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé. Ils ont écopé des peines allant de cinq à sept ans et incarcérés à Yaoundé, Douala et Bafoussam.
Leur soutien va de la mobilisation des personnes pour assister à l’audience à celle du collectif d’avocats constitué pour leur défense. Au rang des avocats, figurent le président du parti lui-même. Maurice Kamto est annoncé devant la cour ce jour pour défendre ses camarades et militants. Sa présence à la barre vise sans doute une plus grande médiatisation du procès sur la scène nationale et internationale. C’est aussi une occasion pour l’homme qui fait son retour sur scène politique de marquer de nouveau sa présence dans les esprits.
Une démarche qui de l’avis du Dr Jean Crépin Soter Nyamsi, enseignant chercheur, n’est pas opportune. « Je déconseille fermement l’avocat reconnu mondialement d’aller plaider le cas des marcheurs du MRC. Le président Kamto va se faire humilier par les petits avocats du gouvernement et perdra en crédibilité », prévient-il.
Selon le troisième vice-président du MRC, Maurice Kamto sera présent au procès parce que « nous avons jugé que nous n’allions pas défendre des personnes devant le tribunal militaire que nous avons considéré comme incompétent pour juger des civils. Nous devons venir pour dire à ces juges que nous croyons être plus aguerris, nous savons être plus expérimentés, nous tenons à donner notre position de droit, à faire entendre notre voix pour que la démocratie revienne au Cameroun et que les juges ne soient pas utilisés comme armes du pouvoir exécutif de Yaoundé », explique maître Emmanuel Simb sur Royal FM.
Plusieurs personnalités sont convoquées devant la barre en qualité de témoins. Il s’agit entre autres des membres du gouvernement tels le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi. Des hauts gradés des services de la sécurité sont également dans la liste des témoins.
Au terme du procès, la cour d’appel devra soit confirmer le jugement du tribunal militaire, soit le modifier, ou encore l’infirmer et prendre un arrêt contraire. En tout état de cause, la décision reste attendue.