Une image promotionnelle des produits éclaircissants inscrit sur la couverture d’un cahier fait le tour de la toile depuis quelques jours. Elle laisse au passage une série de condamnations.
L’image est saisissante. Elle présente une dame souriante, claire de peau, vêtue de blanc, tenant entre les deux mains le flacon de couleur blanche, sans doute d’un produit éclaircissant. Juste à côté de la dame, on peut lire « Yos Skin ». Quoi de plus astucieux pour toucher la cible constituée des parents et élèves pouvant être en contact avec les cahiers qui portent l’image en cette période de préparatifs de la rentrée scolaire du 5 septembre prochain.
La promotion des produits de la dépigmentation laisse les marchés, les grands carrefours et les réseaux. Elle se déporte sur les fournitures scolaires pour intégrer les salles de classe. Ce qui n’est pas du goût de certains, au moment où le ministre de la Santé publique mène une croisade contre ces produits jugés nocifs pour les usagers. Doit-on laisser une démarche commerciale des produits à hauts risques passer par le milieu scolaire pour atteindre la cible ? « Non, non, non ! », s’exclame l’honorable Rolande Ngo Issi sur Twitter.
La députée du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) dit « Non au Djansang pour nos enfants. Nous refusons le Djansang sur nos enfants ». Elle pose par ailleurs une question rhétorique sur l’attitude du gouvernement. « Quand le ministre du Commerce laisse les parents acheter les cahiers qui promeuvent la dépigmentation de la peau à leurs enfants. C’est quoi le projet ? », s’interroge-t-elle dans une série de Tweets.
La réponse doit être recherchée auprès du ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana. Mais, l’on se souvient que son collègue de la Santé publique Malachie Manaouda a annoncé l’interdiction de vente certains produits éclaircissants. En font partie, les boissons décapantes de la députée Pcrn et femme d’affaires Nourane Foster. Dans un tweet en date du 21 août dernier, le gendarme de la santé au Cameroun a présenté au public les risques d’usage des produits décapants.
Selon lui, ils peuvent être à l’origine de plusieurs maladies. Il s’agit par exemple de l’acné, des vergetures, des cancers de la peau, du diabète, de l’hypertension artérielle, etc. Même si pour le moment rien n’a encore prouvé la nocivité des produits suspendus, doit-on pour autant apprendre aux enfants à rejeter la peau noire et à chercher à devenir clairs de peau en faisant tourner l’économie des produits éclaircissants ?
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