Paul Biya à Yaoundé le 21 juin 1983. © PIERRE GUILLAUD/AFP
Comme prévu, à 10 heures, la cérémonie commence. Massés devant les grilles de l’Assemblée nationale, les Yaoundéens trépignent d’impatience depuis un moment déjà : des centaines de personnes sont venues voir de près l’inconnu à qui Ahmadou Ahidjo vient de confier le Cameroun. Un cortège arrive, sirènes hurlantes, mais cette fois-ci, point de grand échalas en boubou blanc sur une peau brûlée par le soleil…
À Lire Cameroun : Paul Biya, les sept vies du Sphinx Qui avait jamais imaginé le flonflon présidentiel en l’honneur d’un autre Camerounais qu’Ahidjo ? Quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu’il démissionne deux jours plus tôt ? Un coup de tonnerre. Certes, avant Ahidjo, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor avait déjà quitté le pouvoir par sa seule volonté. Mais pourquoi le président camerounais avait-il démissionné ? Ce matin-là, l’inquiétude des lendemains incertains domine les conversations.
Une « folie »