John Ewome Ekobo, dit chief Moja Moja. © DR
Il est répertorié dans les registres officiels comme chef du village Bwassa, une bourgade située dans la banlieue Buea (région du Sud-Ouest), et comme soldat du bataillon d’intervention rapide (BIR). Mais si John Ewome Ekobo, dit chief Moja Moja, s’est fait connaître sur le front anglophone, c’est moins pour ses multiples casquettes que pour la singularité – et la brutalité – de son combat contre les séparatistes.
À Lire Crise anglophone au Cameroun : Human Rights Watch dénonce des cas de torture Qu’il revête ses habits de chef traditionnel ou un treillis militaire, Moja Moja se dit doté d’une mission : celle de faire disparaître toute velléité indépendantiste dans le département du Fako, auquel appartient sa ville natale de Buea, et ce peu importe la manière. Propagandiste invétéré de l’État unitaire, le quadragénaire est en effet soupçonné d’une longue liste de dérives, perpétrées sous couvert de la lutte contre les séparatistes.
Silence de la hiérarchie Las du silence de sa hiérarchie au sein de l’armée, un collectif d’avocats s’est constitué et a déposé, le 12 juillet dernier, une plainte au tribunal militaire de Yaoundé pour « abus de fonction », « torture », « arrestation », « séquestration » et « menaces sous conditions » contre des civils. Le 22 août, le même collectif a annoncé que les forces de défense camerounaises avaient décidé d’ouvrir une enquête et demandé aux plaignants de leur fournir des informations supplémentaires pour étayer leurs accusations.