Publié le 05.10.2022 à 14h56 par Arnaud Nicolas Mawel
Le président de l’Assemblée nationale entend mettre fin à la propagation de « fausses informations » qui ternissent son image sur la toile. Depuis quelque temps, des correspondances portant la signature et le nom du président de l’Assemblée nationale font le tour des réseaux sociaux. La dernière porte la date du 16 septembre 2022. Elle est adressée au président du Conseil militaire de transition du Tchad Mahamat Idriss Deby. Le contenu dénonce l’appartenance du député Kamsouloum Abba Kabir, questeur, à un réseau de trafic d’armes. La gravité des accusations et dénonciations contenues dans ces documents d’origine douteuse suscite beaucoup de réactions et d’inquiétudes chez les internautes avertis.
Pour Cavaye Yeguié Djibril, la goutte d’eau vient de déborder le vase. En effet, dans un communiqué, « le directeur de Cabinet de l’Assemblée nationale porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que depuis un certain temps, des individus sans foi ni loi font circuler des informations sans fondements, dans les réseaux sociaux, pour ternir l’image du très honorable président de l’Assemblée nationale, son entourage et ses collaborateurs dans le but inavoué de déstabiliser ladite personnalité.
Aussi convient-il de souligner pour le déplorer que ces mises en scène ont franchi un nouveau palier, depuis la publication d’une correspondance mettant en cause un personnage soupçonné de pratiques mafieuses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun », peut-on lire sur le document en date du 4 octobre 2022.
Face à ces correspondances, le président de l’Assemblée nationale dit avoir pris des mesures correctives. « Sous ce rapport, il tient à rappeler qu’au regard de la gravité des faits évoqués, les instances appropriées viennent d’être saisies pour faire toute la lumière sur ces allégations mensongères à l’effet de mettre hors d’état de nuire ces criminels tapis dans l’ombre, afin que force reste à la loi », informe le Cabinet de Cavaye Yeguié Djibril.
Bien avant la publication de la correspondance comportant des révélations sur le député Kamssouloum Abba Kabir, au moins deux autres documents circulent.
L’un d’eux datant du 16 septembre 2022 est destiné au secrétaire général du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Dans ce document, l’auteur exprime sa colère et son indignation face aux difficultés du parti. Selon lui, ces difficultés sont dues au « grand désordre qu’organise Monsieur Chetima Hamidou, actuel maire de Mora appuyé par Monsieur Ibrahim Talba et le sultan de Mora », peut-on lire.
Ces correspondances viennent après celle du 7 septembre. Dans ce document, l’expéditeur s’adresse au président de l’Assemblée nationale centrafricaine pour dénoncer la « moralité douteuse » du député camerounais d’opposition Salmana Amadou Ali.
Ainsi, il y a un point commun dans ces différentes correspondances. C’est que les cibles sont des personnalités originaires de la même région. Cavaye Yeguié Djibril du Rdpc est président de l’Assemblée nationale depuis 1992. Il est de la région de l’Extrême-Nord, département du Mayo Sava, localité de Tokombéré. Kamssouloum Abba Kabir du Rdpc est originaire du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord. L’honorable Salmana Amadou Ali quant à lui, député su FSNC est issu de la même région. Il représente le département du Diamaré au Parlement.
Selon des sources, en raison de la guerre de positionnement, chacun bénéficie de son influence et du soutien des siens pour affaiblir l’autre.