Cameroun-Cabral Libii : « Stop à La Dérive éducative ! » – Journal Du Cameroun

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Publié le 15.09.2022 à 11h36 par Cabral Libii

Le député Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) décrie l’élargissement du supérieur public aux enseignements généraux plutôt qu’aux enseignements techniques. Notre formation poursuit quel objectif au juste?

Les rentrées scolaires sont en train de se dérouler, mais pourquoi d’années en années perpétue-t-on les mêmes erreurs?

Lorsqu’on a un baccalauréat technique au Cameroun, il est presqu’impossible de continuer dans le supérieur public.

Car, si les bacheliers A, B, C, D bref de l’enseignement général peuvent continuer dans une dizaine d’universités publiques, où on paie 50 000 frs (seulement), le bachelier F4, F2 technique lui, pour continuer, doit soit présenter un concours dans les écoles supérieures publiques que sont polytech, Ecole des travaux, des postes, des Mines etc., soit alors aller dans une institution privée d’enseignement supérieur pour un BTS, une licence Pro etc. Sauf que là-bas, les droits universitaires sont particulièrement élevés, donc prohibitifs. Ceux qui « contournent » le concours pour être « auditeurs libres », comme c’est le cas dans certains IUT ou à L’ESSTIC, doivent payer des centaines de mille par an.

En clair, dans l’enseignement supérieur public au Cameroun, on restreint manifestement la formation professionnelle et en ingénierie, pendant qu’on élargit la formation généraliste.

Il y a lieu de se demander c’est quoi le plan?

L’Etat ne recrute plus directement dans la fonction publique la plupart des diplômés de polytech ou autres écoles professionnelles ou d’ingénierie. En cela ils ne sont donc plus différents des milliers de titulaires en licences et Masters d’histoire, de droit, de géographie et de sociologie qui se réveillent de leurs aventures universitaires 3 ou 4 ans après le bacc…

Alors plutôt que de produire des milliers de diplômés qui ne savent rien faire de concret, ne faut-il pas inverser et au mieux produire de milliers de diplômés ayant appris à transformer leur environnement, ayant au moins fait des études techniques et technologiques, capables de se mettre ensemble pour créer leurs entreprises?

Par le passé, il y avait peu de lycées techniques, mais les jeunes qui avaient leurs CAP après 4 ans du CETIC se jetaient dans le marché de l’emploi parce qu’ils avaient appris un métier.

Aujourd’hui encore, de nombreux jeunes arrêtent les études après le BACC technique faute de possibilités de continuer directement dans le supérieur public, mais ils ont au moins appris un métier.

Même si l’Etat continue à confier la construction des ouvrages publics à des entreprises étrangères, au moins celles-ci recrutent nos techniciens et ingénieurs…

En même temps on se demande pourquoi un pays aussi attardé que le nôtre compte des ingénieurs au chômage ? Ne peut-on pas leur faciliter l’accès au crédit pour qu’ils se lancent dans l’entrepreneuriat ?

Pourquoi continuer à former frénétiquement des « bons à rien » dans le supérieur public ?

Oui c’est bien le cas!

Moi qui suis juriste, je sais que pour apprendre tous les métiers du droit, il faut rentrer à l’école ou en stage après 3 ou 4 ans de fac. Alors pourquoi perdre d’abord du temps en Fac?

Si on peut former un médecin, un enseignant ou un ingénieur dès son BACC, alors on peut former un magistrat, un avocat, un notaire, dès le BACC.

Il faut arrêter le carnage éducatif!

CL

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