Publié le 08.09.2022 à 16h55 par Esther Fossi
L’Organisation mondiale de la santé a publié le 8 septembre une note révélant que le Cameroun est sur la liste noire des producteurs et consommateurs d’huile partiellement hydrogénée. La restauration rapide est peut-être pratique, mais elle alourdit les consommateurs à long terme, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les chercheurs ont découvert que la restauration rapide augmente de 5,2 % le risque d’obésité.
Une note publiée ce 8 septembre par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révèle que le Cameroun figure dans la liste noire des producteurs et consommateurs d’huile partiellement hydrogénée dans les pizzas, les hamburgers et les cheeseburgers, produits de l’industrie du fast-food.
Cette huile selon l’OMS contient des acides gras trans ou grasses trans, qui sont nocifs pour la santé. Selon l’OMS, ces fast-foods n’ont aucun avantage nutritionnel et leur consommation peut être nocive pour la santé à cause des AGT. Une consommation élevée de substances augmente le risque de décès toutes causes confondues de 34 % et on estime qu’elle cause environ 540 000 décès chaque année .
Pour remédier à la situation, l’OMS invite le Cameroun à mettre en place des politiques d’élimination de cet acide gras par une interdiction nationale de la production ou de l’utilisation d’huile partiellement hydrogénée comme ingrédient dans tous les aliments. L’OMS prescrit également une limite nationale obligatoire de 2 g d’AGT produits industriellement pour 100 g de matières grasses totales dans tous les aliments.
La restauration rapide est une activité en pleine croissance dans de nombreux pays africains. Rien qu’au Cameroun, les analystes de marché d’Euromonitor s’attendent à ce que la valeur des ventes de restauration rapide augmente en moyenne de 12 % par an jusqu’en 2022, tirée par les ventes de hamburgers avec un taux de croissance annuel estimé à 21 % au cours de la même période.
La restauration rapide comme son nom l’indique, est devenue une bouée de sauvetage pour la plupart des camerounais. Tous les sites de loisirs choisissent le shawarma, les hamburgers, la pizza et les frites comme élément idéal pour passer un bon moment. Les restaurateurs finissent par se focaliser sur ces aliments condamnés par l’OMS à développer leur activité et à générer des revenus.
Journal du Cameroun a visité des sites de restauration rapide et s’est entretenu avec des PDG et des consommateurs. « Je ne passe pas une journée sans manger de shawarma ou de burgers, c’est une bouchée rapide pour moi et c’est facile à vivre par rapport aux plats cuisinés, je dois avouer que ça a bon goût. Ce n’est pas la première fois que les organes de santé mettent en garde sur ces aliments mais ça ne me dérange toujours pas de les manger » dit Chanelle alors qu’elle est assise dans un fast-food à Simbock.
« Je profite pleinement de cette activité, mes clients semblent satisfaits. Même si nous sommes au courant des risques sanitaires encourus, que pouvons-nous ? Puisquer nous devons garder nos entreprises ouvertes, opter pour d’autres huiles réduira notre taux d’intérêt à moins que le gouvernement ne fasse quelque chose pour nous soutenir », Raoul Njong, PDG de Snap Eat.
Selon l’OMS, le Nigeria, le Zimbabwe, le Kenya et le Botswana sont les suivants. Alors que les restaurants de restauration rapide sont encore un luxe coûteux pour la plupart, ils sont un lieu populaire pour la classe moyenne montante.