La justice sans pitié pour Ike Ngouoni condamné à 8 ans de prison ferme

Après deux jours de bataille juridique, la Cour criminelle spéciale n’a pas « tremblé ». Mardi, elle a condamné Ike Ngouoni, ancien porte-parole de la présidence de la République gabonaise de septembre 2017 à novembre 2019 à 8 ans de prison et à rembourser 5 milliards de FCFA à l’Etat.

Ike Ngouoni a comparu lundi et mardi devant la Cour criminelle spéciale pour déterrement des fonds publics, concussion et blanchiment des capitaux. Il a été acquitté du crime de concussion.

Le ministère public l’accusait en effet d’avoir géré 7,2 milliards de FCFA durant ses 26 mois de fonctions à la présidence de la République comme Conseiller spécial, porte parole du président de la République et plus tard Conseiller politique.

Pour l’accusation, Ike Ngouoni n’a pas été capable de justifier l’utilisation de cet argent qui était destiné aux financement de la communication présidentielle.

A la barre, l’accusé a soutenu avoir utilisé les 150 à 350 millions de FCFA reçus mensuellement à payer les prestataires de la présidence de la République (médias nationaux et internationaux). Il a aussi indiqué que certaines sommes ont été versée à des hommes politiques. Tous ces paiements avaient pour but de promouvoir les activités du président de la République, protéger son image, sa femme et ses enfants.

Ike Ngouoni a aussi avoué avoir agi sur instruction de sa hiérarchie. Il a même cité le chef de l’Etat qui l’avait instruit sur un contrat de communication.

Les plaidoiries entre les avocats de l’Etat et de la défense ont longuement tourné autour de l’origine des fonds en question.

Pour les avocats de l’Etat, l’argent provenait du Trésor public et d’un compte ouvert dans une banque privée. Ce que les avocats de Ike Ngouoni et son assistante, Cendy Ntsame Obame ont contesté jusqu’à la fin du procès. Ils ont d’ailleurs plaidé l’acquittement pur et simple.

Après le délibéré, Me Anges Kévin Nzigou, avocat de l’accusé a dénoncé un déni de justice.  L’ancien Porte-Parole d’Ali Bongo Ondimba en détention depuis novembre 2019 à 5 jours pour se pourvoir en cassation.

Son ancienne assistante, Cendy Ntsame Obame qui comparaissait libre a été condamné à 5 ans de prison avec sursis.

« C’est une décision qui nous convient », a assuré Me Aymard Moutsinga, avocat de l’Etat qui a également parlé d’une décision pédagogique à l’attention des autres agents de l’Etat.

Antoine Relaxe

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