LA condamnation à 20 ans de réclusion criminelle de Cyriaque Matha, alias Moussa Ben Laden, Gabonais de 30 ans, fait suite à sa culpabilité reconnue par la Cour criminelle, pour le crime de viol sur mineure de moins de 15 ans et les délits de séquestration et de détournement de mineure, sur la personne de N. O., 12 ans au moment des faits. Celui qui tire son surnom de son caractère violent et insaisissable a donné, lors de son procès, du fil à retordre aux juges à cause de sa personnalité. À la barre, ses réponses aux questions du président de céans, Lilian Paterne Embinga, n’étaient pas très claires, avec de multiples incohérences, trahissant une double personnalité. D’ailleurs, les faits relatés par la victime commencent par un enlèvement malicieux, perpétré en 2017 à Franceville.
L’accusé aurait usé de ruse pour obliger sa victime à le suivre jusque dans une forêt, derrière une maison inachevée de Picas, où il l’aurait attachée, violée et séquestrée durant trois jours. Abusant d’elle à volonté. Avant de demander une rançon de 1,2 million de francs au père de sa victime. Devant la Cour, l’accusé a dit n’avoir aucun souvenir de ce qu’il avait fait, prétendant que c’est peut-être lui ou pas qui a commis l’acte. Mais son subterfuge n’a pas fonctionné puisque le Ministère public a requis à son encontre la réclusion criminelle à temps.
Dans sa plaidoirie, la défense assurée par Me Jean-Stéphane Eyoghe, a sollicité l’acquittement au bénéfice du doute et l’application des circonstances atténuantes. Cependant, les réquisitions du procureur général ont été suivies par la Cour. À noter que l’accusé est un repris de justice depuis l’âge de 13 ans pour de multiples vols. Six mois après le dernier fait, il est libéré puis rattrapé pour crime de viol sur un garçon de 8 ans. Après quelques années passées à la prison de Yéné, il est libéré. Mais, il est de nouveau incarcéré pour le viol de N. O.
N.O. Franceville/Gabon
